3 Septembre 2024
C’est reparti pour une nouvelle rentrée, significative pour moi de fin de saison estivale, ponctuée de 4 semaines de stage jeunes, à partager ma passion du cyclisme.
Ces semaines d’été sont toujours enrichissantes en échanges, en expériences, à voir évoluer les nouvelles générations. Le constat reste toujours le même selon les années, chacun est venu pour donner le meilleur de soi-même pour approcher ses limites suivants ses capacités, ses différences physiques et mentales, ses objectifs, satisfactions, ses défaillances. Mais en haut de chaque difficultés, chaque col, chacun a réussi son Everest du jour, et n’est pas avare de sa petite photo souvenir au sommet prêt du panneau de son ascension.
Forcement des images fortes resteront de cet été 2024, mais la plus belle restera la dernière journée du stage jeunes du Comité des Pays de la Loire :
Au programme une boucle commune, pour la trentaine de jeunes, d’une cinquantaine de kilomètres avec 2 cols et un pique-nique en haut du 2ème avec une vrai pause. Puis suivant l’envie, l’assimilation de la semaine aussi, un 3ème col en Aller/Retour.
Une douzaine de jeunes opteront pour cette rallonge de 25kms. Au sommet de cette 3ème difficulté du jour, tout le monde était content de sa semaine, il ne restait donc plus qu’à redescendre pour retourner à l’hébergement situé à 5kms du bas et clôturer ce stage.
Mais avant ça, on prend notre photo tous ensemble autour du panneau du col (Hourquette d’Ancizan), et là sous forme de boutade, je leur dis « sinon on rebascule de l’autre côté, on monte le col d’Aspin (5kms/+400m depuis Payolle), pour redescendre au gite. Ca rallonge juste de 10kms ». Et là tous s’emballe, un 1er me demande si c’est sérieux !?! Un autre se prend à rêver de monter 4 cols dans la même journée, alors qu’il n’avait jamais grimpé de col avant cette semaine. Et puis c’est tout le groupe qui n’attend plus que le feu vert, proposant aux 2 plus récalcitrants de les pousser, tant le groupe ne faisait qu’un. Bien sûr l’objectif n’était pas de les mettre à bout, si j’avais vu que certains avaient atteint leurs limites, je n’aurai jamais initié cette rallonge. Mais devant la motivation et l’engouement du groupe, il était difficile de refuser, surtout qu’on avait le véhicule d’assistance que pour nous.
Leur stage rentra dans une autre dimension, où le matin, ils se demandaient encore s’ils allaient grimper 2 ou 3 cols, ils allaient en accrocher 4, en 90kms et plus de 2700m de D+. Une heure plus tard, qu’elle ne fut pas leur fierté face au reste du groupe qui était rentré directement après le 2ème col. Jusqu’au soir, ils racontaient leur exploit que ce soit à table ou au téléphone avec leurs parents !
Même si le cyclisme est un sport individuel, on voit bien que c’est collectivement qu’ils ont su se surpasser, aller au-delà de leurs limites, ou plutôt leurs barrières mentales. Ils ont aussi l’insouciance de leur âge, et c’est ce qui apporte cet élan de fraicheur et de satisfaction dans ce genre d’intervention. C’est aussi toujours plaisant de recevoir des messages de satisfaction de parents, dont certains voient même leur enfant évolué :
« Merci d’avoir créé du lien social entre tous ces jeunes, l’essence même du sport », « Nous avons retrouvé notre garçon plus confiant en lui et ses capacités à pratiquer et progresser dans le cyclisme. C’est un grand pas pour lui », ….
Le sport n’est qu’une école de la vie ou chaque défi relevé en fonction de ses difficultés, sera une vraie expérience pour eux dans leur future vie personnelle ou professionnelle.