16 Juin 2018
La Bernard Hinault, la PLB, la Coeur de BZH, la Saumuroise, mais aussi un peu éloigné l'Etape du Tour, l'Ardèchoise, l'Ariègoise, .... bref chaque WE vous avez l'occasion d'accrocher un dossard sur l'une des multiples cyclosportives au calendrier, et ainsi rentabiliter tant d'efforts consentis durant l'hiver et le printemps.
Mais voilà si la condition est là, le faite de rouler en peloton ne permet pas toujours d'accrocher les résultats escomptés!
Voici 10 conseils pour mieux appréhender la problématique du "rouler en peloton"
1- Partez devant pour bien aborder votre départ!
Si vous ne voulez pas vous mettre dans le rouge dès le "Start" pour ensuite « subir » durant toute l’épreuve, il vous faudra partir le plus prudemment possible. En vous postant à l’avant du peloton, cela vous évitera d’être contraint d’effectuer un gros effort dès les premiers kilomètres.
En effet, cette brutale accélération du coup d’envoi est due à la montée d'adrénaline du départ, mais surtout aux nombreuses relances qui engendrent l’étirement du peloton (provoquant certaines fois des cassures dès les premiers kilomètres) qu’il faudra compenser au prix d’efforts soutenus avant de réintégrer le groupe principal au bout de plusieurs kilomètres. Le fait de partir dans les premiers atténuera ce phénomène. Pour cela, il est donc primordiale d'arriver tôt sur le ligne, au détriment, peut être, de votre échauffement!
2 - Soyez attentif au sein du peloton
Lorsque vous roulez pour la première fois dans un peloton, vous aurez cette impression d’oppression, de ne pas pouvoir maîtriser votre trajectoire, ni même votre propre vitesse. Les autres coureurs vont vous imposer des changements de rythmes et des coups de freins qui vous obligent sans cesse à relancer pour ne pas perdre votre place durement gagnée.
Pour "une première" ne cherchez pas absolument à "chopper" le 1er peloton. Il vous sera plus simple d'intégrer un 2ème ou 3ème groupe, moins nombreux, où les concurrents ne chercheront pas absolument le résultat ... même si, classement oblige, cela finira toujours par un sprint à l'approche de la ligne
3 - Choisissez la meilleure place
Comment déterminer "la" place idéale qui vous permettra de mieux profiter de l’effet peloton:
Plus vous serez à l’avant, et plus vous pourrez anticiper, mais plus vous êtes en première ligne et moins vous serez abrité par les coureurs qui vous précèdent. Le juste compromis est donc de se retrouver dans le 1er tier du peloton. Ainsi, en cas de défaillances, d’accélérations, d’incidents ou gros coups de frein, vous avez toujours les 2/3 des coureurs derrière vous, auxquels vous pourrez vous raccrocher, pour ne pas vous retrouver éjecté dans la "pampa".
Attention donc à ne pas trop trainer derrière!
4 - Adoptez une position idéale
Tenez vos mains sur les cocottes pour pouvoir freiner en cas d’urgence et avoir la tête bien haute pour porter votre regard au loin. Ainsi vous pourrez anticiper tous les aléas qui rythment la progression d’un peloton.
5- Roulez en décalé par rapport aux coureurs que vous suivez
Ainsi, si le coureur qui vous précède, freine brutalement, vous ne lui rentrerez pas directement dedans. Légèrement désaxé à sa roue arrière, vous pourrez mieux maîtriser votre freinage et éviter les changements de trajectoires imprévus et autres mouvements à l’intérieur du peloton. De même, si vous voulez remonter le peloton, faites-le sur les côtés. C’est là où vous aurez le plus d’ouverture pour doubler des coureurs.
Petite astuce: Choisissez de préférence le côté droit pour remonter. En effet, les signaleurs à moto, qui précèdent le peloton demandent toujours aux véhicules qui arrivent d’en face (coté gauche!) de se garer sur le bas-côté. Ce qui représente toujours un danger, à gauche donc, quand les véhicules empiètent sur la chaussée!
6 - Le danger de l’autre n’est pas toujours dû au cycliste que vous suivez !
Effectivement, si le coureur devant vous chute, vous ne serez pas maître de votre destin, car il est souvent trop tard pour anticiper quoi que ce soit ! C’est pourquoi, il est important de bien regarder au-delà du coureur qui vous précède, afin de mieux identifier les dangers possibles Ilots directionnels, voitures, changements de direction, rétrécissements etc... peuvent entraîner des vagues ou des mouvements du peloton propice à mettre à terre quelques cyclistes distraits ou qui manquent de réflexes ! En ayant un regard vers l’avant, vous lirez beaucoup mieux les trajectoires que vous allez prendre.
Pour les cyclistes les plus aguerris, l’ouïe (coup de freins brutals, bruits de ferraille ou énervements entre coureurs) deviendront aussi important que la vue, pour anticiper un danger, un freinage, un changement de direction ou une chute. Mais là, c’est l’expérience qui vous permettra d’acquérir ce genre de réflexes !
7 - Bien se replacer en remontant dès que vous en avez la possibilité
Le placement au sein du peloton à son importance, surtout quand les difficultés arrivent. A l’entame de celles-ci, plus vous aurez de coureurs derrière vous, et plus vous pourrez vous permettre de reculer, au sein du peloton, pour basculer dans les derniers au sommet afin de garder votre place dans le peloton. Mais attention à ne pas attendre le dernier moment pour vous replacer, car généralement, à l’approche d’une difficulté, on a tous la même idée !
Mon expérience: Coureur, Je n’étais pas le meilleur des grimpeurs, mais pas le plus mauvais non plus, et sur des cols de moins de 5 kilomètres, j’étais capable de garder ma place dans un peloton amoindri à une cinquantaine d’unités. Et ça c’était dû en grande partie à mon placement dans les 15 premiers au pied de la difficulté !
8 - Le vent est souvent un ennemi invisible qu’il faut savoir apprivoiser
On le voit dans les étapes de plaines sur le Tour de France, même les meilleurs peuvent se retrouver éjectés du peloton quand cela bordure. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, il n’est pas plus difficile de rouler à l’avant en passant son relais régulièrement que de se retrouver derrière dans la file indienne.
Car c'est à vouloir absolument rester abrité par les autres concurrents, que lorsque le vent vient de côté, il est souvent trop tard,et vous ne serez justement plus abrité par le(s) coureur(s) qui vous précède(nt).
Même avec de grosses qualités physiques, vous ne pourrez pas tenir ce rythme dans la durée. Ce qui irrémédiablement, finira par vous éjecter à votre tour du groupe principal.
9 - Attention aux traversées d’agglomération
Avec la multitude de ronds-points, de rétrécissements, de dos d’âne et autres d’ilots directionnels qui poussent dans nos agglomérations, la traversée d’une ville étire inévitablement un peloton. Mais surtout cela représente un véritable danger pour nous les cyclistes. Il est donc important de ne pas traîner en « queue de paquet » si vous ne voulez pas boucher une cassure en sortie de ville ou de vous retrouvez retardé dans une chute. Combien de fois ai-je entendu certains coureurs dirent : « j’étais bien dans mon groupe, quand un coureur a chuté devant moi. Je me suis retrouvé 100 mètres derrière et je n’ai jamais pu recoller ! » Ce genre d’incident aura moins de chance de vous arriver, si vous êtes en tête dans chaque agglomération.
Astuce: Un clocher = une ville.
Si vous ne connaissez pas parfaitement le parcours, il ne vous sera pas compliqué d’apercevoir au loin une entrée de village et ainsi mieux vous replacer en amont!
10 - Cyclos: attention aux passages devant les ravitaillements et autres déviations entre les différents parcours!
C’est souvent les points noirs des parcours cyclosportifs. Mal signalé, les changements de direction droite ou gauche (voir les 2 pour les arrêts ravitaillement), les déviations de parcours et les ravitaillements créer forcément des ralentissements, des moments de flottement et donc des cassures qu’il faudra boucher. Cela représentera des efforts superflus que vous serez obligés de produire pour réintégrer votre groupe. Il est donc impératif de prendre quelques minutes avant le départ et d’aller repérer sur la carte des parcours le kilométrages de ces bifurcations ou ralentissements.
Ainsi, vous ne serez pas surpris au moment venu.
Là encore, le fait de se trouver dans les premiers représente toujours un avantage !
Voilà, vous l’avez bien compris, rouler en peloton c’est avant tout rouler avec les autres. Pour cela, il convient donc d’anticiper les trajectoires, les accélérations ou les dangers au sein du groupe d’individus auquel vous appartenez.